La période pré-historique
Lieu d’habitat pour l’homme depuis la plus haute antiquité (3 à 5 millénaires avant J.), L’Ile-Rousse fut un millier d’années avant notre ère, une petite ville prospère et dépendante de la ville de Tyr en Phénicie qui la baptisa Agila.
Ruinée par la flotte phocéenne de Calaris (Galeria), Agila devint comptoir romain sous le nom de Rubico Rocega, jusqu’au quatrième siècle de notre ère.
Trop proche de la mer, elle subit les invasions barbaresques et celles d’ennemis potentiels, et ne fut habitée durant plusieurs siècles que par des pêcheurs et des paysans qui vivaient des produits de la mer et de la terre, autour des villages de Santa-Reparata et de Monticello.
Au XVIlème siècle, des propriétaires de Santa-Reparata implantèrent des magasins pour y faire du troc par voie maritime avec les villages côtiers de la Balagne, du Nebbiu, et de l’Ouest du Cap Corse.
Le tournant historique
Vers 1759, Pascal Paoli, qui venait souvent en Balagne, décida d’équiper la Corse d’un port au nord-ouest de l’île pour essayer de couper le trafic maritime entre Gênes et Calvi.
Ses plans préparés, il décida le gouvernement de Balagne, siégeant à Algajola, de donner l’autorisation de création d’une enceinte fortifiée protégeant le port (Le Scalu) le 10 décembre 1765.
L’Ile-Rousse est née de cette décision.
Entourant une baie limitée au nord-ouest par les îlots de porphyre rouge qui lui ont valu son nom, au sud par une plage de sable blanc immaculé, L’Ile-Rousse se présente au touriste dans toute sa beauté, s’étalant, vers l’ouest, de la mer à la colline du Sémaphore et le col de Fogata.
La vieille ville voulue par Pascal Paoli, « le Père de la Patrie », étire ses rues pavées, quasiment rectilignes et orientées nord-sud. Depuis les quais du port de commerce installé sur 3 des 6 îlots, le port des pêcheurs et les ponts qui rattachent le complexe portuaire à la côte et jusqu’au marché aux vingt et une colonnes, les fortifications et les maisons de l’ancienne ville s’étalent dans le temps, de 1765 à la moitié du XIXème siècle.
Certaines maisons aux escaliers intérieurs florentins sont absolument magnifiques. La première église construite en 1740 et détruite en 1936 a donné son nom à la rue Notre Dame. L’église dédiée à Notre Dame de Miséricorde jouxte un ancien couvent des franciscains, quant à l’église de l’Immaculée Conception, notre paroisse, elle se trouve sur l’ouest de la grande place et attire le regard avec son parvis et ses énormes palmiers dattiers (depuis 1890) à l’ombre desquels il fait bon jouer à la pétanque.
La ville nouvelle continue harmonieusement l’ancienne au-delà de la magnifique Place Paoli ombragée par ses platanes plus que centenaires où il fait bon prendre le frais l’été. L’intérieur de la vieille cité offre aux visiteurs l’occasion de flâner sur les vieux pavés ressuscités en partie, à travers les rues aux noms historiques : Pascal Paoli, Napoléon, les frères Arena, Louis Philippe, Agila.
Construite par Pascal Paoli, dotée par ses édiles, après 1815 d’un blason orné du lys royal de France, dirigée durant plus d’un demi-siècle par des élus Bonapartistes : l’Ile-Rousse est une ville à part dans l’histoire de la Corse. Ses contradictions en font un lieu attachant et plein d’imprévu pour les touristes qui viennent chaque année s’asseoir sous les platanes centenaires de sa belle place centrale.